Lecture du Tarot - Méthode d'observation de la carte

Dans cette première cours, je vous présente une technique pour mieux observer une carte sans vous baser sur les significations des manuels. Cette leçon va avancer des notions qui seront bien sur ensuite reprises en détails dans les cours à venir de manière plus ciblées.

Nous partons de l'observation d'une carte, qui est le pilier même de la compréhension du Tarot, la première brique avant de comprendre la lecture de 2 cartes, puis de plusieurs cartes ensembles.

Je commence par là, car il faut mettre les bases, de manière à par la suite, développer tranquillement les autres notions.

Observer la carte

Observer la carte peut sembler simple et insignifiant au premier abord. Pourtant, même si cela n'a pas l'air important, c'est ce qui mène à de grandes interprétations.

Et, justement, vous vous demandez peut-être comment observer la carte pour qu’elle soit parlante et sans ambiguïté ? Ici, je vous présente comment confirmer vos impressions pour être sur de votre interprétation de la carte. Il existe d'autres techniques, que je développerai dans les prochaines leçons.

Cette démarche englobe plusieurs phases (qui seront presque instantanées quand vous prendrez l’habitude).

1. Faire le vide en vous
2. Vous laissez prendre par l’aspect global de la carte
3. Laisser votre regard être attiré par un élément de la carte
4. Revenir à soi et faire la synthèse

Voyons cela en détail.

1 - Faire le vide en vous

J’insiste sur ce point. Vraiment ! Oui vraiment !!! :))))

Je le dis, mais je vois mes élèves partir comme des Ferraris sur la ligne de départ…Vraaaaoummmm !!!

Vous avez le temps, tout votre temps. Ressentir n’arrive que si vous faites le vide. Et le vide se fait en arrêtant la précipitation, l’envie de tout faire vite, de tout savoir vite, de tout comprendre vite…

• Si vous venez de faire quelque chose qui vous a demandé de l’énergie,
• ou bien si vous avez beaucoup utilisé votre mental,
• ou si vous avez fait du sport,

Il faut passer par ce sas de décontraction. Connectez-vous à vous-même en essayant de faire le calme en vous.

J’insiste parce que si cette phase n’est pas respectée, toutes les autres sont inutiles. Malheureusement, il n’est possible d’être disponible intuitivement que si on lâche tout le reste.

Voilà pour l’introduction.

Donc, en partant du principe que vous avez pris bien au sérieux cette phase, nous pouvons passer à la 2ème

2 - Se laisser prendre par l’aspect global de la carte

Pour l’exemple, je vais prendre une carte que l’on ne connait pas très bien, The Fool du Tarot « This Might Hurt ». Je le fais exprès pour que vous ne partiez pas sur des autoroutes avec une carte que vous connaissez trop. Ne vous en faites pas, nous analyserons ensuite dans ce cours, le Rider Waite dans les moindres de ses recoins 😉.

La carte ici fait partie du système anglo-saxon. Mais vous pouvez faire la même démarche avec le Tarot de Marseille, cela va de soi. Ah oui ! Même si ce cours parle du Rider Waite, il m'arrivera de faire des petites allusions au Tarot de Marseille, car il est l'origine même des Tarots et bon nombre de choses ont justement leur origine dans ce Tarot.

- Ici, nous voyons à première vue la couleur verte imprègne complètement l’image. Elle pourra nous plaire ou nous déplaire, donner une sensation d’ouverture ou au contraire nous déranger… etc.

- Un jeune homme qui marche d’un pas décidé, lui aussi dans des teintes de vert. On sent le mouvement et on a l’impression de presque anticiper la chute du pas suivant. Ce que je vous donne ici est une idée de ressenti à un moment donné. Le vôtre peut être différent.

Ce que j’en déduis sommairement :

La scène globalement montre une forme d’insouciance dans le mouvement, cela est mon observation sur le moment présent. Et le ressenti, pourra être ici, la peur de ce qui va lui arriver, la surprise, l’envie de le prévenir, l’observation de ce qui va lui arriver sans réaction de ma part…etc.

Cela c’est se connecter avec l’ambiance de la carte. Dans cette phase, les couleurs, les formes, les personnages ou le paysage font partie de l’observation.

C’est la première impression… Elle passe par une observation visuelle associée à une connexion aux émotions que suscite l’observation visuelle.

Cette observation visuelle pourra parfois être agrémentée de sons. Ici, la carte pourrait laisser retentir des aboiements…, ou une idée de vent, ou encore, si la ville dans le lointain prend de l'importance à nos yeux, une sorte de bruit de fond... Mais tout cela doit venir spontanément.

J’insiste beaucoup sur l’effet de spontanéité parce que le mental est exclu du processus. Il est juste là pour garder le cap et rien de plus.

C’est un peu comme observer une situation, et laisser un film se dérouler dans la tête. Imaginons que vous alliez danser, mais que vous n’avez plus envie de danser. Vous vous asseyez un moment et vous mettez à observer les gens sur la piste. Vous êtes fatigué alors vous ne pensez plus mais observez seulement leurs mouvements et vous ressentez leurs émotions, ce qu’ils vivent en ce moment, peut être même ce qu’ils pensent…

Fin de la première partie de l’observation

Côté pratique :

Si on remet cela de manière concrète dans un tirage, avec une question, par exemple : « Est-ce une bonne solution pour moi de changer de travail ? »

L’impression de se jeter dans le vide pourra être l’impression globale de la carte. Ou de tomber parce qu’on n’est pas assez attentif.

Ce que je vous montre ici, c’est une façon de vous connecter avec votre ressenti pour avoir une signification qui s’impose et non plusieurs qui vous font douter.

Ainsi, si la globalité de la carte vous donne l’impression de plonger dans le vide. Mais pour affiner cette impression, il est nécessaire de continuer votre observation plus en détail.

3 - Suivre le mouvement de la scène et les détails

Ici, nous avons de la chance , la carte est très parlante. Il y a effectivement un mouvement très dynamique. Mais nous n’avons vu jusqu’à présent que le personnage le plus important. Nous n’avons pas vu le reste de la scène parce que ce personnage principal a happé notre attention. Cependant, le ressenti fonctionne en 2 temps. D’abord une première impression qui est la plus puissante, et ensuite une deuxième.

Précisions sur le fonctionnement du ressenti :

C’est justement à ce moment-là que tout peut basculer. Parce que la première impression pourra plaire ou non. Et en fonction de notre détachement ou manque de détachement par rapport à la question ou sa réponse, ou notre désir de bien faire…etc, elle se trouvera contredite par le mental qui reprend la main.

Pour éviter cela, il faut suivre scrupuleusement ce schéma : 

--- > j’observe la carte globalement comme je vous l’ai décrit plus haut et lorsque c’est fait, j’observe un détail qui attire mon regard.

Bien, imaginons maintenant, que dans l’observation de la carte, votre regard dérive du personnage, vers par exemple la ville au loin en perspective.

Ici, vous êtes passé de la globalité, c’est-à-dire de la première impression, sauter dans le vide, à une deuxième impression, une attirance pour ce qui se trouve dans le lointain. Cela vous attire. Là encore, la démarche est instinctive. C’est-à-dire que cela doit vous attirer, mais vous ne devez pas vous forcer, cela doit s’imposer. Sinon, le mental prend la relève.

Pour en revenir à notre ville dans le lointain, par exemple vous pourrez y voir comme une idée de futur de quelque chose que vous pouvez atteindre. La ville dans le loin est de couleur bleue.

En vous guidant à nouveau avec votre ressenti, vous pouvez par exemple voir le contraste entre l’insouciance du personnage et la ville au loin qui peut éveiller en vous une idée de personnes affairées et d'obligations de toutes sortes, donc un fort contraste.

Mais imaginez que votre ressenti soit tout autre. Vous voyez le Fou qui marche et qui fait un pas, et pouf, il se retrouve dans la ville au loin. Si on assimile la ville au travail, au bureau où des personnes s’affairent, dans ce cas, votre ressenti vous renvoie vers une tout autre idée. « Fais le pas ! Change de travail… ».

L'idée est de se laisser attirer par ce qui capte notre attention et ensuite de laisser se faire en nous les associations de symboles ou de significations.

Par exemple, sauter : faire le pas, la ville : le travail, le chien : la fidélité, la montagne : la difficulté, ou la liberté...etc. Tout symbole a une signification et correspond à une association spontanée en nous. C'est là que le ressenti se déclenche.

La synthèse

Vous êtes parti de l’idée de sauter dans le vide à l’idée de sauter pour rejoindre la ville dans le lointain. C’est ici que votre ressenti vous donne le bon chemin et que vous avez pu affiner un ressenti de départ global mais qui ne vous donnez pas suffisamment de précisions. Avec le 2ème élément vous vous êtes conforté dans votre interprétation.

Les cas particuliers

Imaginons que votre premier ressenti aille dans un sens et que le détail vous dise le contraire. Que faire ? Si cela arrive, c’est que le mental a repris la main. En effet, les ressentis s’accordent. C’est-à-dire que dans l’exemple ci-dessus, sauter dans le vide est un ressenti, il peut faire peur, et le ressenti de peur peut être signalé. La ville au loin attire, c’est aussi un ressenti. On comprend, j’ai peur de changer de travail, mais je sais que je dois y aller.

Cela marche pour toutes les cartes. C’est la confrontation de la globalité de la carte avec un élément de détail qui nous attire qui nous met sur la bonne voie de la signification de la carte.

4 - Autre exemple

Prenons un autre jeu, le Everyday Witch Tarot, la carte est totalement différente. Comment l’interpréteriez vous face à la même question ?

Ensuite, cherchez le détail qui attire votre regard. Imaginons aujourd’hui que ce sont les bras en l’air du personnage principal qui attirent plus particulièrement mon attention. Pour moi une victoire !!!, Donc, oui, c’est un acte un peu fou, mais changer de travail est positif pour moi, en tous les cas, c’est aligné avec moi-même.

Mais si au lieu d’être attiré par ces bras en l’air, mon regard avait été attiré par le petit chat qui se blottit contre le dos du personnage, peut être que changer de travail aujourd’hui me fait peur et que je dois attendre…

Vous voyiez, tout est inscrit dans la carte. Mais comme une carte ne fonctionne qu’avec des codes visuels, il faut les connecter avec des sensations, ce qui est assez plus simple que de les transcrire en mots, ce qui utilise le mental.

A vous de faire l’exercice tout seul avec le Luna Sol Tarot 🙂